L’ACMA s’est donné pour objectif d’inviter tous les deux ans un artiste pour la création d’une oeuvre nouvelle. Pour l’édition 2025 de notre festival, c’est au compositeur Andreas Pflüger, figure remarquable de la musique contemporaine suisse, que l’Association a proposé de collaborer, avec la chanteuse Bénédicte Tauran et la luthiste Mónica Pustilnik. Cette commande d’une œuvre pour voix et archiluth s’inscrit dans la volonté de nourrir un répertoire pour cet instrument qui, s’il est couramment utilisé dans les ensembles de musique ancienne et pour accompagner les airs baroques, n’a pas de répertoire moderne étendu, contrairement au clavecin ou à la flûte à bec par exemple. 

Ce concert, pensé autour de la rencontre, fera naître un dialogue contrasté entre musique ancienne et contemporaine, textes anciens et textes du poète et dramaturge espagnol du début du XXe siècle Federico García Lorca. 

 3 étudiant.exs seront sélectionné.exs pour participer à cette masterclass.

Considérée comme l’une des meilleures luthistes contemporaines, elle est née à Buenos Aires en 1977, et y a obtenu la maitrise en guitare classique, commençant très jeune une carrière de soliste. Dès 1997 elle s’est consacrée au luth, étudiant sous la direction de Hopkinson Smith à la Schola Cantorum Basiliensis de Bâle, où elle a décroché son “Solisten Diplom” en 2001.

Pendant plus que dix ans, elle a participé en tant que continuiste à de nombreuses productions sous la direction de plusieurs grands chefs, avec lesquels elle a enregistré plus que 50 CD. Aujourd’hui, elle se consacre principalement au répertoire solo, se produisant dans des festivals de musique ancienne et de guitare. Elle a consacré plusieurs CD solos à Sylvius Leopold Weiss, Johann Sebastian Bach, Bellerofonte Castaldi, Laurent de Saint-Luc et Orlando di Lasso… Evangelina Mascardi est professeure de Luth au Conservatorio Santa Cecilia de Rome (Italie). Depuis 2020 elle fait partie du Comité scientifique du « Convegno internazionale di chitarra » (Milan) et depuis 2021 du Conseil directif de la Société italienne du Luth.

www.evangelinamascardi.com

Comment reproduire le dialogue entre deux instruments qui partageaient un répertoire commun au XVIe siècle ?

À la Renaissance, la vihuela – cousine ibérique du luth – et les instruments à clavier partageaient un vaste répertoire polyphonique, circulant librement d’un instrument à l’autre. En 1557, Luis Venegas de Henestrosa publiait à Alcalá de Henares son Libro de cifra nueva, une innovation de notation destinée à rendre le répertoire de la vihuela accessible aux claviéristes. Des témoignages de l’époque confirment même que vihuela et clavier pouvaient dialoguer ensemble dans un même concert. Entre 2019 et 2021, le projet TYV (Tecla y Vihuela), mené par Maurizio Croci (clavecin, orgue) et Evangelina Mascardi (vihuela), conjointement avec le facteur de clavecins Andrea Restelli,  a redonné vie à cette pratique oubliée. À travers un travail à la fois musicologique et artistique, ils ont adapté des œuvres issues des tablatures pour vihuela aux claviers, et vice versa, tout en explorant la richesse sonore d’une interprétation en duo.

De cette recherche est né le disque Milano Spagnola (Arcana – Outhere, 2020), salué pour son originalité et sa profondeur, ainsi qu’une série de transcriptions qui témoignent du dialogue fascinant entre ces deux instruments.

Lors de cette conférence, les artistes présenteront leur démarche, illustrée d’exemples musicaux, et offriront au public une plongée dans l’univers raffiné et inventif de la musique instrumentale espagnole du XVIᵉ siècle.

Dans le cadre de notre engagement à soutenir et faire émerger de jeunes artistes, nous offrons l’opportunité à de jeunes talents de se produire en première partie d’artistes internationalement reconnus.

Claudio Martín Poblete

Jonathan Ramirez

Avec la bataille de Pavie en 1525, débute pour Milan une longue période de domination espagnole. Sous le règne de Charles Quint, les arts et la musique connaissent un essor remarquable. En 1548, le grand compositeur et organiste Antonio de Cabezón séjourne à Milan et son influence marquera durablement la musique européenne. Alors que le luth et la vihuela disposent déjà d’un vaste répertoire imprimé, les sources d’inspiration espagnole mettent souvent en avant l’association originale des instruments à clavier (tecla) et de la vihuela (appelée en Italie viola da mano). Ces œuvres portent fréquemment la mention para tecla y vihuela, témoignant d’une pratique raffinée de dialogue instrumental.

Artistes de renommée internationale, Evangelina Mascardi (vihuela) et Maurizio Croci (clavier) redonnent vie à cette tradition. À travers leur projet de recherche mené à la Haute École de Musique de Lausanne (HEMU), en collaboration avec divers partenaires internationaux, ils ont exploré les affinités, les contrastes et – selon les mots enthousiastes d’un chroniqueur du XVIᵉ siècle – les « imitations inouïes » qui naissent de la rencontre de ces deux instruments.

Leur travail a révélé de nouvelles interprétations d’un répertoire d’une valeur musicale immense, offrant des perspectives inédites et captivantes sur l’un des univers sonores les plus raffinés de la Renaissance.

Evangelina Mascardi, vihuela
Maurizio Croci, clavecin

Dans le cadre de notre engagement à soutenir et faire émerger de jeunes artistes, nous offrons l’opportunité à de jeunes talents de se produire en première partie d’artistes internationalement reconnus.

Le concert Splendid Isolation explore l’originalité de la musique anglaise entre la fin du XVIᵉ et le XVIIᵉ siècle. Bien que nourris d’influences italiennes, les compositeurs britanniques ont développé un style personnel, à la fois raffiné et profondément intime. De John Dowland à John Jenkins, cette musique oscille entre danses légères et polyphonies méditatives, conçues comme un dialogue entre amis plutôt que comme un spectacle monumental.

Jadran Duncumb, luth
Alberto Rasi, dessus de viole & dir.
André Lislevand, dessus de viole
Teresina Croce, viole de gambe
Mario Filippini, basse de viole
Riccardo Coelati Rama, grande basse de viole
Matteo Rabolini, percussions