PROGRAMMATION 2023

Théâtre Les Salons, Genève

Du 28 au 30 avril 

À partir de 2023, l’ACMA se donne comme nouvel objectif de commander une œuvre pluridisciplinaire mêlant instrument(s) ancien(s) avec une discipline contemporaine : la danse, la composition, la poésie ou les arts plastiques.

Pour cette première année, l’ACMA a invité la danseuse genevoise Marthe Krummenacher, pour une création avec Mónica Pustilnik autour des œuvres de Sylvius Leopold Weiss, un contemporain de Johann Sebastian Bach et inspirateur de ses plus belles pages pour le luth. Ses suites de jeunesse seront interprétées sur le luth baroque à onze chœurs, ornées par des improvisations et des doubles, documentés dans la recherche sur le jeu historiquement informé. Marthe Krummenacher a notamment travaillé sur le répertoire baroque avec la chorégraphe Noemi Lapzeson pour Passacaglia et Cantus/Plannus. Marthe Krummenacher proposera une danse qui s’inscrit dans le temps présent, tout en dédoublant l’espace et le temps, en miroir de ces œuvres contrapuntiques virtuoses. Geste instrumental et geste chorégraphique se rejoindront pour ne former qu’un, entre écriture et improvisations virtuoses.

Nous souhaitons continuer et développer notre projet pédagogique d’aide à l’insertion professionnelle des élèves d’écoles supérieures voisines de Genève (Bâle, Zürich, Lyon et Paris). Les retours des concerts du mois de mai 2022 ont été extrêmement positifs et l’enthousiasme que la proposition a suscité auprès des étudiant.e.s qui se sont présentés suite à notre invitation nous confirme notre ligne d’action. Trois mini-récitals d’étudiant.e.s en solo ou en musique de chambre seront à nouveau accueillis.

La luthiste Evangelina Mascardi nous donnera une masterclass puis présentera ensuite son enregistrement de l’œuvre complète pour luth de Jean-Sébastien Bach.

Dans la continuité de ce travail, Anna Kowalska et Anton Birula nous proposeront une conférence ainsi qu’un programme autour des œuvres de Bach transcrites par leur soin afin de nous faire découvrir des cantates, des motets et des sonates sur deux instruments qui dialoguent et s’entremêlent.

28 avril – 20h

Création danse-musique

Marthe Krummenacher – danseuse
Monica Pustilnik – luth

Cette année, Monica Pustilnik a proposé à la danseuse genevoise Marthe Krummenacher  de créer un projet autour des œuvres de Sylvius Leopold Weiss, un contemporain de Johann Sebastian Bach et inspirateur de ses plus belles pages pour le luth. Ses suites de jeunesse seront interprétées par Mónica Pustilnik, sur le luth baroque à onze chœurs, ornées par des improvisations et des doubles, documentés dans la recherche sur le jeu historiquement informé. Marthe Krummenacher propose une danse qui s’inscrit dans le temps présent, tout en dédoublant l’espace et le temps, en miroir de ces œuvres contrapuntiques virtuoses. Geste instrumental et geste chorégraphique se rejoindront pour ne former qu’un, entre écriture et improvisations.

La musique baroque est une musique de danse. L’équilibre et la cohérence du discours musical s’épanouissent dans les contrastes de caractère, de mètre et de tempo des suites de de Sylvius Leopold Weiss choisies pour ce concert. Le luth de Monica Pustilnik et la création chorégraphique de Marthe Krummenacher développent ici un dialogue intense et intime entre les deux femmes. Dans cette synergie artistique la danse trouve sa place en illustrant et en élargissant la perception de la musique ; les notes du luth, quant à elles, inspirent et soutiennent les mouvements improvisés de la danse. Le son du luth baroque, après quelques siècles d’oubli, continue à se réveiller – et à nous éveiller, dédoublé en mouvements par une danse d’aujourd’hui toute de lumière et d’espace. Comme un souffle de vie dont nous avons cruellement besoin actuellement.


 

 

29 avril 2023, 9h-12h et 13h30-15h30

Masterclass publique et gratuite

Evangelina Mascardi

5 étudiantes et étudiants seront sélectionnés pour participer à cette masterclass

Née à Buenos Aires en 1977, elle y a obtenu une maitrise en guitare classique et a commencé très jeune une carrière de soliste. Dès 1997, elle s’est consacrée au luth, étudiant sous la direction de Hopkinson Smith à la Schola Cantorum Basiliensis où elle a décroché son diplôme de soliste en 2001.

Pendant plus de dix ans, elle a participé en tant que continuiste à de nombreuses productions sous la direction de plusieurs chefs, parmi lesquels Jordi Savall (Hespèrion XXI), Marc Minkowski (Les Musiciens du Louvre), Giovanni Antonini (Giardino Armonico), Chiara Banchini (415), Simon Rattle (Berliner Philharmoniker), Andrea Marcon (Venice Baroque Orchestra), avec lesquels elle a enregistré plus que 30 disques. Depuis, elle a restreint sa collaboration à l’Ensemble Zefiro (Alfredo Bernardini) et Monteverdi Choir (Sir John Elliot Gardiner) pour se vouer principalement au répertoire en solo.

Accueillie par des critiques chaleureuses, Evangelina s’est produite, en tant que soliste, dans nombre de festivals de musique baroque (Fringe (Barcellona), Concentus (Brno), Resonanzen (Vienna), Luth et Theorbe (Genêve), Early Music Festival (London), Festival de Musica Antigua (Daroca), Forum Musicum (Breslau), et de guitare (Treviso, Santander, Castell’Arquato, Pordenone).

29 avril 2023 de 16h à 18h30

Trois mini-concerts dédiés aux étudiants des hautes écoles de musique de Genève, Bâle, Zurich, Lyon et Paris.

Depuis 2022, l’Association des Concerts de Musique Ancienne de Genève propose aux étudiantes et étudiants en luth et théorbes de la Schola Cantorum de Bâle, de la Haute École de de Musique de Genève, de la Haute École d’art de Zurich, des CNSM de Paris et de Lyon, de roder une partie de leur programme de fin d’études, de bachelor ou de master.

L’ACMA souhaite accompagner ces artistes en leur proposant un cadre de concert professionnel pour y donner leur programme de récital et / ou de musique de chambre devant un public composé de mélomanes, de professionnels et de collègues afin de leur permettre un retour d’expérience constructif, en amont de leurs examens qui auront lieu quelques jours plus tard.

Afin de permettre au plus grand nombre de personnes d’assister et de soutenir chaleureusement ces artistes talentueux, ces mini-concerts sont en entrée libre.

29 avril 2023 – 20h 

Concert LuteduoBACH VISIONS

Anna Kowalska & Anton Birula – luths à 13 choeurs

Bach et le luth est un sujet plein de mystère, d’incertitude et de discussions sans fin. Il est évident que le son spécifique du luth a toujours été un sujet de fascination pour le grand compositeur. La discussion constante pour savoir si les œuvres pour luth ont été écrites pour Das Lautenwerk, le clavecin pour luth ou pour le luth lui-même est sans fin.

Le luth a toujours fasciné J. S. Bach. Outre les œuvres pour luth, il l’a même utilisé dans de grandes compositions comme le Trauer-Ode, la Passion selon Saint Jean et Saint Matthieu. La sonorité de l’instrument est unique par sa sincérité, sa distinction et sa fragilité à la fois.

La musique de Bach reste toujours un grand défi pour le luthiste en raison de sa complexité musicale et technique ainsi que d’une spéculation constante concernant le choix de l’instrument.                                                                                                     

30 avril 2023 – 15h 

Conférence Luteduo – Élargissement du répertoire du luth – l’enjeu de la transcription

Conférence d’Anna Kowalska & Anton Birula sur la transcription des œuvres de Bach en duo dans le cadre de leur concert BACH VISIONS du 29 avril à 20h au Théâtre Les Salons

Anna et Anton se sont réunis pour attirer l’attention sur le répertoire longtemps négligé du duo de luths baroques. Unis par cette fascination mutuelle, ils ont voulu contribuer à faire la lumière sur la musique qui a été écrite au cours des dernières heures crépusculaires de la brillante histoire du luth. Ils ont été les premiers à interpréter et à enregistrer les compositions pour duo récemment découvertes de François du Fault et les transcriptions des compositions pour duo de viole de gambe de Marin Marais pour deux luths baroques. Cela a donné lieu à un programme « Duos de luths baroques » qui est sorti en CD en 2002. Plus tard, ils ont commencé à travailler sur un répertoire en duo pour d’autres combinaisons d’instruments historiques à cordes pincées, notamment la guitare baroque et le théorbe.

30 avril 2023 – 17h

Récital d’Evangelina Mascardi 

Les sept compositions communément appelées œuvres pour luth de Johann Sebastian Bach, malgré plus d’un siècle de recherches, ne semblent pas vouloir dévoiler complètement le mystère de leur naissance, de leur véritable destination instrumentale et de l’idée que Bach avait de l’instrument, qui, dans sa dernière évolution organologique, continuait, après près de trois siècles de gloire, à recevoir l’attention de la plus haute lignée musicale. La seule certitude est qu’elles sont effectivement de Bach, et non pas des œuvres apocryphes comme presque toutes celles qui se trouvaient dans le Vol. 45 de la première « Bach Gesellschaft », publiée en 1897, lorsque les œuvres du luth avaient été imprimées pour la première fois.

Au cours du XVIIIème siècle, le luth affronte, dans presque toute l’Europe, une phase de déclin qui le conduira vers sa disparition définitive de la scène musicale à la fin du siècle. Au contraire, en Allemagne, il connut une fortune imposante qui fut le présupposé de la naissance du plus important legs allemand à la littérature concernant l’instrument. La magnifique école de luthistes allemands du XVIIIème siècle, qui est une dérivation directe de l’école française du siècle précédent, dont elle adopte l’accord nouveau (en ré mineur dans les six premiers chœurs des aigus, puis sept chœurs diatoniques dans les basses accordables selon la tonalité), fut riche de virtuoses et inclut des noms qui allèrent bien au-delà de la simple réputation locale, surtout celui de Silvius Leopold Weiss (1687-1750). Il est donc naturel qu’un musicien du niveau et de la sensibilité de Bach s’intéresse à l’instrument, d’autant plus qu’il se trouve plusieurs fois en contact avec des luthistes de grande envergure.